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1er Mai – Fête du Travail en miettes…

Quand le 1er mai tombe un mercredi l’apéro Au Coin du Comptoir commence tôt et finit tard. Il y a ceux qui ont la chance de faire le pont dimanche-mercredi et ceux qui vont faire le pont mercredi- dimanche, carrément des vacances. Il y a aussi les autres, qui ont moins de chance, mais qui peuvent quand même faire un break en milieu de semaine et il y a les chômeurs qui profitent de cette fête pour aller brûler un cierge à saint Paul Emploi quand il leur reste un peu de foi.

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Ça craint toujours un peu, ces ponts et ces breaks, déjà qu’on se fait traiter de fainéants par ceux qui pensent que la France n’est pas compétitive parce qu’elle ne travaille pas assez, par les partisans du « travailler plus pour gagner plus » qui n’ont pas encore bien vu que si on donnait du travail à 3 000 000 de chômeurs ça représenterait   4,8 milliards d’heures de travail,   136, 8 millions de semaines de travail et que payées, même au smic horaire net,  ça ferait  environ 35, 5 milliards d’euro que ces « profiteurs du système » comme il disent, dépenseraient allègrement en apéro, téléphones mobiles, écrans plats, comme ils le pensent, mais qui ferait rentrer grosso modo 4,5 milliards de TVA dans les caisses de l’état ce qui n’est pas mal pour des gens qui ne payent pas d’impôt !!

Monsieur Robert, vous savez, notre professeur d’économie, amateur de Picon bière et inspecteur des impôts de son état, a profité de l’affluence du jour pour se lancer dans les idées toutes faites au sujet de la durée du travail. Comme il a tout piqué sur Wikipédia pour faire son intéressant autant citer directement les auteurs !

La première réglementation a concerné le temps de travail des enfants. Après les rapports du docteur Villermé, c’est la loi du 22 mars 1841 qui interdit le travail des enfants de moins de 8 ans et limite à 8 heures pour ceux âgés entre 8 et 12 ans. En 1848, le gouvernement provisoire vote l’éphémère loi des 10 heures. À partir de 1892, d’autres limitations seront édictées pour les enfants et les femmes.

En pleine guerre, le 3 juillet 1916, l’État français concède certaines avancées :

  • limitation à 10 heures de la journée de travail des femmes âgées de 18 à 21 ans,
  • interdiction du travail de nuit des femmes de moins de 18 ans.

La CGT avait fait sienne la revendication de la journée de 8 heures à son congrès de 1904. Elle lance la première grève nationale pour l’obtenir le 1er mai 1906, qui s’achève dans la fusillade de Fourmies. Malgré de nombreux arrêts de travail, la revendication n’est pas satisfaite, mais elle gagne néanmoins en popularité. Après la Première Guerre mondiale, ce sera l’une des premières avancées concédées par l’État. Le 17 avril 1919, la loi sur la journée de 8 heures est votée par l’Assemblée nationale puis le 23 avril par le Sénat. Le Front Populaire vote ensuite les 40 heures hebdomadaires en 1936.

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Ainsi, en France, dans les années 1950 et 1960, alors que la durée légale était de 40 heures, les durées effectives moyennes oscillaient entre 45 et 46 heures hebdomadaires

Depuis le 1er février 1982, la durée légale de travail était fixée à 39 heures. Auparavant, la durée légale de travail avait été abaissée à 40 heures par le Front populaire en juin 1936. Depuis 1993, une dizaine de lois concernant la durée du travail ont été votées (1993, loi Robien de 1996, 1998, 2000, 2003, 2004 (deux lois), 2005, 2007 et 2008 (deux lois)).

La durée légale du travail a été fixée à 35 heures par la loi dite Aubry II du 19 janvier 2000, votée sous le gouvernement Jospin. La réduction du temps de travail prônée par la gauche plurielle visait alors officiellement au partage du travail afin de faire baisser le chômage. Cependant, pour les entreprises de 20 salariés au plus, cette durée n’est applicable que depuis le 1er janvier 2002.

Néanmoins, le décret du 15 octobre 2002 du ministre du Travail d’alors, François Fillon, relève les contingents d’heures supplémentaires de 130 à 180 heures par an. Ces contingents d’heures supplémentaires, négociés au niveau des branches et dont la loi Aubry fixait le maximum à 130 heures par salarié et par an, laissent ainsi ouvert un espace de jeu entre durée légale et durée effective. Ainsi, avec le décret Fillon, si un salarié aux 35 heures effectue 180 heures supplémentaires dans l’année, il travaille en moyenne 39 heures par semaine, soit pratiquement la durée hebdomadaire moyenne des salariés à temps plein dans les années 1990. En décembre 2004, le contingents d’heures supplémentaires passe, par décret, jusqu’à 220 heures par an.

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Il ne l’a pas raconté tout à fait comme ça mais en gros c’était ça. Il faisait toutefois remarquer qu’on travaillait 72 heures et plus jusqu’en 1936 et que les avancées n’étaient pas des cadeaux des « créateurs de richesses » et que si aujourd’hui la durée de travail est ce qu’elle est, (en France, pas au Bangladesh !) ce n’est pas dû aux bonnes âmes charitables…

Quant à notre réputation de fainéants en Europe, il a fait comme le journaliste expert François Lenglet, il a sorti un tableau :

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On peut remarquer que nous ne sommes pas les plus fainéants, même si on prend deux heures entre midi pour manger !!

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Avant de recommander un second Picon bière, il a conclu sur l’avenir en expliquant que comme toutes les propagande actuelles tournant autour de la compétitivité portait sur le coût et la durée du travail, il y avait de fortes chances que, si la flexibilité allait dans le sens des employeurs (les gros employeurs, les autres se sont toujours arrangés) il y a de fortes chances que l’on se rapproche  des conditions sociales de la Roumanie ou du Bangladesh.

  Ça nous a fait un peu peur sur le coup…